C"est dit exprès et c"est pour rire

19 septembre 2008

Les envahisseurs

Cette semaine, je buvais paisiblement un verre sur une terrasse ensoleillée et je me plaisais à me perdre dans mes pensées.

Tandis que je me délecte d'une bonne Pils bien plate en observant les gens traversant ma vue, je remarque que quelque chose ne fonctionne pas. L'équilibre énergétique de la place est troublé par une présence menaçante; mon infaillible flair et mon incorruptible instinct sont sur le qui-vive et ma peur ne peut s'empêcher de s'extirper de moi sous forme d'épaisses gouttes de sueurs froides. Cette terrible et glaciale sensation m'est confirmée quelques instants plus tard lorsque je m'éveille de mon insousciance et voit qu'autour de moi, à gauche, à droite, derrière, au-dessus, en-dessous, je réalise avec effroi que mes craintes s'étaient mues en réalité: ils sont partout!

Ils sont parmi nous, et déambulent fièrement le long des trottoirs. Ils font peur, ce sont des immigrés. Mais attention, je parle pas des immigrés normaux, de ceux que tout le monde peut apercevoir, et qui sont respectables. Non, je parle d'immigrés qu'on ne trouve pas ailleurs qu'à Bruxelles. Une racaille qui fait froid dans le dos et dont notre société ne sait que faire. Ils se multiplient plus vite que leur ombre et nous étouffent de plus en plus dans notre ville à chaque fois plus petite. Tous les Bruxellois les détestent, car ces immigrés-là, ne veulent ni s'intégrer, ni assimiler notre culture. Ils sont là uniquement pour détruire nos valeurs, pomper notre argent, notre énergie, et notre sympathie et se fichent éperdument du pays qui les a accueillis à bras ouverts. Ils n'ont aucun scrupule à nous marcher dessus dès que nous avons le dos tourné. Méfie-toi, cher Bruxellois, ils sont partout et ils hantent ton sommeil.

Cet immigré-là, le pire donc, celui qu'on a envie de jeter hors de chez soi à coup de pieds au cul, c'est le fonctionnaire européen.

Sur la place Jourdan, ils sont partout, à toute heure de la journée ou de la nuit. Ils narguent les passants. Ils se parlent dans de multitudes de langues plus incompréhensibles et immondes les unes que les autres afin de nous empêcher de les comprendre. Ils agissent sans commune mesure comme s'ils étaient chez eux. Ils déambulent par groupes de 20 personnes, et les pauvres personnes agées apeurées sont forcées de changer de trottoir.

Leur haine est perceptible. Ils ont des airs hagards, ils ont la bave aux lèvres. Ils se gondolent, ils gloussent de leurs piteuses blagues qu'eux seuls comprennent; ils se photographient en train de commander, commencer, avaler, terminer une bière, une gaufre, des frites, ou une pizza; ils persécutent d'un regard haineux les autochtones insouciants qui ont encore l'irrespectueuse insolence de s'aventurer sur leur territoire.

Ces immigrés détruisent notre petite Bruxelles, grâce à leur arme principale: l'argent. Grâce à ce dernier, ils s'accaparent tous les logements et poussent les vrais Bruxellois à s'expatrier suite à la flambée des prix de l'immobilier. Je comprends les propriétaires. Si j'en étais un, je louerais pour un prix raisonnable, sachant pertinemment qu'un fonctionnaire européen sera là pour se l'accaparer; dans ces conditions-là, je n'imaginerais même pas louer mon bien à moitié prix à un petit trou du cul de bruxellois!

Par ailleurs, le fonctionnaire européen, sache-le une fois pour toutes, est une personne qui a décidé d'arrêter de penser pour l'unique et seul motif qui le motive: l'argent (le notre plus précisément). Il est incapable de décrire sont travail, son rôle dans l'institution, ni de déterminer si son travail a une finalité; d'ailleurs, il s'en fiche éperdument. Il ne sait qu'une chose, qu'il est là pour se faire un max de pognon, même s'il s'emmerde comme un rat mort. Et le fonctionnaire qui te dira le contraire ne peut être que menteur.

Alors que nous sommes toujours horrifiés en se rappelant d'une époque où les juifs devaient porter une étoile cousue sur leurs vêtements, nous ne sommes même plus choqués lorsque nous voyons aujourd'hui tous ces fonctionnaires qui se reconnaissent entre eux et qui exhibent fièrement leur appartenance à la Glorieuse Commission Européenne en se promenant dans la rue greffés de leur badges qu'ils dédaignent retirer.

Ils monopolisent les terrasses en buvant des piteuses Leffe croyant boire là une good Belgian Beer, et leur taux hautain contamine progressivement celui de ceux qui les entourent, à commencer par les tenanciers qui les servent.

Et nous devons respecter ces gens-là?

Merci l'Europe!